Depuis le lancement de Minds.com et de sa couverture dans les médias comme alternative à Facebook et sa supposée-adoption par le groupe d’hacktivistes Anonymous, la question nous est revenue à quelques reprises: que pensez-vous de Minds et allez-vous recommander ce réseau comme alternative à Facebook? Voici donc les réponses de notre équipe:
« Non. De nouvelles « alternatives » à Facebook naissent et meurent continuellement. Aucune « alternative » à Facebook ne va réussir à détrôner Facebook. La taille de leur réseau et l’avantage que cela procure les rend simplement indétrônables. Facebook perdra de son attrait lorsqu’une toute nouvelle génération de réseau verra le jour, pas à cause d’un « compétiteur » qui joue le même jeu. Bref, nous ferrons la promotions de meilleures pratiques de communication, de meilleure sécurité dans les outils couramment utilisés , mais tenter de diriger les masses vers un réseau social différent particulier est tout simplement une cause perdue. »
« Très honnêtement, l’idée d’un réseau social sécuritaire est un peu malhonnête, dans le sens où la sécurité n’est pas qu’une question de technique (piratage, cryptage, surveillance), mais également une question d’interactions (ingénierie sociale). Ce qui nous identifie peut autant être les données que nous fournissons, que les gens avec qui nous discutons et la manière dont nous interagissons (métadonnées).
Personnellement, je ne recommanderais aucun réseau social. Certains ont plus d’avantages que d’autres, mais le problème de fond persistera toujours si on ne règle pas et même si on change de réseau: les autorités en place et les corporations ne devraient pas avoir le droit de faire l’échange de données privées et personnelles, pour des raisons financières ou gouvernementale. Ce genre d’action et d’activité devrait être strictement réglementé et encadré et des comptes en profondeurs devraient être rendus facilement accessibles par le public (contrairement à la FISC aux États-Unis par exemple). »
« J’ai essayé Minds et ce réseau souffre des mêmes maux que les autres supposés ‘Facebook-killers’ (Diaspora, Ello et compagnie): l’absence de masse critique d’utilisateurs. C’est aussi difficile de recommander un réseau social comme alternative à Facebook dans le sens ou un tel compétiteur devra presque certainement émuler les attitudes problématiques de la compagnie de Mark Zuckerberg pour pouvoir la remplacer (lire ici: marchandisation des données, main-mise sur les informations privées pour la revente, etc.). C’est dommage car à la base, Minds à des atouts intéressants – déploiement du cryptage sur le réseau et open source – mais encore une fois, l’absence de trucs intéressants à faire dessus le rend caduc par défaut. »